La Prohibition, les années 1930, Chicago, la mafia irlandaise… non, aujourd’hui on ne va pas vous parler de la prochaine saison de Peaky Blinders mais bien d’un restaurant strasbourgeois qui n’a d’innocent que le nom. Situé entre le tribunal et l’avenue des Vosges, les chefs cassent les codes en proposant une cuisine créative et moderne ainsi qu’une superbe sélection de vins qui ne vous laisseront pas indifférents. Entre raison et plaisir, le choix devrait être rapide…
Nous nous y sommes rendues mercredi dernier afin de tester la formule déjeuner. La devanture du restaurant est discrète, mais l’enseigne blanche sur fond noir annonce le ton. Impossible de la louper : on y aperçoit les deux chefs, Thierry Bendler et Sébastien Helterle coiffés d’un chapeau, l’air menaçant, contrôlant minutieusement cet antre de la mafia strasbourgeoise. À l’intérieur, toute la déco a été imaginée sur ce thème. Murs et mobilier en bois sombre, moulures cuivrées, tapisseries années 1930, banquettes en cuir, cave à vin centrale scellée bar des barreaux, bar et comptoir en bois… C’est chic, chaleureux et dégage une certaine classe. La salle est divisée en deux espaces accueillant une cinquantaine de couverts. Sur chaque table, la vaisselle brille et des fleurs fraîches sont déposées avec soin. Le bon goût règne, l’atmosphère est décontractée, on s’y sent très vite bien.
Installée à une petite table face au comptoir, nous avons pu découvrir le menu du jour. Il est unique à midi, les plats à la carte ne sont proposés que le soir. La formule entrée/plat et à 17 € et ne comporte que deux propositions. Ce jour-là il y avait le choix :
- En entrée : Des ravioles de chèvre, vinaigrette à la fraise et concombre au balsamique blanc ; OU Un presskopf de jarret de cochon à la livèche, pickles d’asperges blanches
- En plat : Un filet de saumon snacké et petits pois à la française OU Une poitrine de poulet « Label Rouge » d’Alsace à la plancha, pommes dauphines, salade d’asperges, sauce choron.
Il y a également une belle sélection de vins au verre, en demi ou à la bouteille, dont un « vin surprise » que le sommelier se réserve de choisir. Les prix varient de 5 € le verre à 34 € la bouteille. Difficile de ne pas être tentés, même à midi entre deux demi-journées de boulot. D’ailleurs, il faut savoir aussi que le restaurant se transforme en bar à vin tous les soirs de la semaine entre 17h30 et 20h15. On peut donc s’y rendre pour un simple apéro.
Nous avons toutes les deux craqué pour les ravioles en entrée puis nous avons choisi chacune un des deux plats. Ceux-ci sont arrivés assez rapidement malgré l’affluence (le restaurant affichait complet à 12h30) et avec le sourire du serveur. Les ravioles étaient tendres, crémeuses et la sauce à la fraise et concombre était vraiment délicieuse. Les fruits étaient mûrs, l’association sucré-salé-acidulé parfaitement équilibrée. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les quantités étaient suffisantes même si on n’a pas résisté à saucer la vinaigrette avec le pain frais à disposition sur la table. Un vrai coup de cœur.
Puis les plats sont arrivés, superbement présentés. Les couleurs du saumon étaient assez folles ; entre le vert, le jaune, le tout dans une magnifique vaisselle. La pièce de poulet était vraiment généreuse, parfaitement cuite. Moi qui ai toujours peur du poulet trop sec, là c’était tendre et parfait. Les pommes dauphines étaient croustillantes à l’extérieur et terriblement moelleuses à l’intérieure. La petite salade d’asperge était également surprenante et apportait beaucoup de fraicheur au plat. Le sujet est parfaitement maîtrisé et exécuté, un plat de grands à un prix vraiment raisonnable compte tenu de la qualité. On s’est régalées.
Pour poursuivre, le menu propose également d’ajouter une assiette de fromage (entre 3 et 9 € supplémentaire) et des desserts (à 9 €). Le choix a été très difficile mais on a fini par succomber à la tartelette à la rhubarbe et sa tendre meringue à la fève tonka ainsi que le « Very Bad spéculoos », crème Dulcey, pamplemousse et gin.
Et là, la surprise fut totale. La tartelette était magnifiquement présentée avec sa pâte rouge vif ! Je ne savais pas non plus à quoi ressemblerait le spéculoos, et je peux vous dire qu’avec son grand sourire, il était tout sauf « very bad ». Il s’agissait en fait d’un sandwich composé de deux gaufrettes fines de spéculoos et rempli d’une crème au chocolat Dulcey. Un délice qui s’accordait parfaitement à l’amertume du pamplemousse et du gin. La tartelette était également très bonne même si les fans de tartes que nous sommes ont été un peu décontenancés face à l’absence d’une vraie « pâte ». Celle-ci était fine et légèrement parfumée, tout comme la meringue à la fève tonka dont la cuisson était parfaitement maîtrisée. Mais c’était bon et très frais. On a tout englouti. Deux cafés et l’addition plus tard, nous nous en sommes sorties pour 60.40 €. Une somme qui nous a paru modique compte tenu de la qualité des mets proposés. La mafia ne s’est donc pas payée de notre tête.
En sortant nous avons quand même jeté un coup d’œil à la carte du soir qui ne nous a pas été présentée à table. Les plats y sont plus chers (compter entre 20 et 25 € en moyenne) mais le burger est à 14 €, ce qui nous a paru raisonnable. Inspirés de la cuisine française, ils conservent la touche de créativité que nous avons pu découvrir à midi. On y trouve par exemple, en entrée, du maquereau en escabèche servi avec un houmous au safran, du saumon mi- cuit au parfum BBQ ou encore un foie gras à la fève tonka. Les plats semblent également valoir le détour, comme le thon rouge à la plancha et son risotto d’orge perlé, ou le gigot d’agneau confit à 58 °C servi avec gnocchi, caviar d’aubergine et ketchup de carottes … On en salive déjà.
En résumé, les Innocents c’est une cuisine moderne et créative, servie dans un cadre chaleureux et vraiment agréable. Les formules du midi qui restent très abordables valent le détour. Tout est fait maison, dans l’amour et le respect des produits et vous n’en sortirez sûrement pas indifférents. Sachez également que le restaurant se lance dans les brunchs. Les dates sont indiquées sur le site internet. Réservez rapidement, pour ma part, c’est fait et on a déjà hâte d’y retourner.
Cuisine française originale et créative
De saison et entièrement maison
Cadre chaleureux et contemporain
Service professionnel et souriant
Ambiance décontractée
Formule du midi qui vaut le détour
Des plats plus chers le soir
LES INNOCENTS
Adresse : 4 Rue Paul Muller Simonis, 67000 Strasbourg
Téléphone : 03 88 24 63 01
Horaires : du mardi au vendredi 12h00 – 14h00 ; 17h30 – 23h00
Samedi 19h30 – 23h00
Site internet
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