Située sur la Grand’Rue, la boutique Goodvibes occupe le n°66 depuis maintenant vingt-ans. Une longévité due au flair de Laurent, ancien serveur devenu créateur, qui a anticipé dès 1993 la vague très actuelle du streetwear.
Durant sa première vie en tant que serveur, Laurent est amené à travailler dans plusieurs pays anglophones, d’où il rentrera avec une mentalité volontaire et un goût pour l’auto-entrepreneuriat. Aussi lorsqu’il assiste à la révolution stylistique insufflée par l’émergence de la techno en Europe, il n’hésite pas une seconde à concrétiser son idée d’une boutique strasbourgeoise qui valoriserait le streetwear naissant, alors même qu’il manque d’argent pour assumer une telle entreprise : « C’était un autre monde. Il n’existait rien, en tout cas rien dans la mode. C’était Levis-Levis-Levis ; il n’y avait pas de marques, pas de couleurs. » Puisqu’il n’existait rien, ne restait plus qu’à bien vouloir inventer…
Fidèle à la mentalité anglo-saxonne Laurent donne une chance à son idée pour amener une offre qui n’existe pas encore à Strasbourg, et qui est par ailleurs encore rare en France en 1993 : « On sortait et on voyait que les anglais, les allemands avaient déjà un petit style. Un style de rue, avec baggy, blouson, baskets… » Même s’il a peu de moyens il trouve rapidement un commerce sur la Grand’Rue, à l’époque bien moins cotée voire mal fréquentée. Le propriétaire du n°66 lui fait un bail précaire. Pendant deux ans, il n’a qu’à payer son loyer sans droits d’entrée additionnels… Reste l’aménagement, dont Laurent fait aussi très simplement son affaire à grand renfort de récup, n’investissant de 8.000 francs.
Entre la sélection de vêtements colorés et les DJ invités tous les strasbourgeois ne sont pas séduits par ce nouveau projet : « Pour les gens d’un certain âge c’est sûr, ça n’était pas très bien vu. Mais les jeunes, eux, ils adoraient. » La boutique qui s’appelle alors Colorbox, propose à la vente des produits anglais, allemands et américains. Parce que Laurent ne trouve pas de propositions aussi underground en France, il crée très vite sa propre marque pour compléter son offre, en dépit d’une absence de formation dans le domaine : « On s’est trompés plein de fois, et puis on a évolué ! » Aujourd’hui, la marque est en sommeil, même si Laurent la réveille de temps à autre, pour se faire plaisir : « On a tenu 15 ans mais il faut bien avouer que financièrement ce n’était pas raisonnable. La fabrication nous coûtait trop chermême si on vendait un peu partout en Europe… Jusqu’au Japon ! » Entre temps, la boutique s’est renommée, de façon plus actuelle, Goodvibes.
Aujourd’hui la boutique vend des vêtements pour les hommes et pour les femmes, mais aussi des accessoires mixtes parmi lesquels des sacs pour femmes et des chaussures pour hommes. « Et puis, on a plein de petits objets de décoration. C’est un mélange qu’on fait depuis plusieurs années et qui nous a permis de nous démarquer, même si aujourd’hui c’est devenu plus commun. » Pour établir sa sélection Laurent achète comme ses clients, au coup-de-coeur et en respectant trois critères : est-ce que le produit est beau, est-ce que son prix est juste, et est-il de bonne qualité ? « Le critère social, soit une fabrication dans un lieu qui respecte les travailleurs, est un plus. » Et puis, il y a l’originalité. Les clients de Laurent recherchent chez lui les pièces qu’ils ne trouvent pas ailleurs pour mieux se démarquer d’une offre de prêt-à-porter devenue très homogène…
Pour indication, le panier moyen du client s’élève à 50 voire 60€. Pour une robe, comptez un minimum de 59€ (et un maximum de 119€), une paire de chaussures 80€… « Et comme depuis au moins dix ans nos tee-shirts sont vendus à 39€. » Et vous pouvez compter sur Laurent et sa ténacité pour trouver chaussure à votre pied : « Je cherche de beaux et de bons produits pour mes clients, je vais très loin pour ça… Cet hiver, on aura des pulls anglais, tissés par la même famille depuis cinq générations ! » Mesdames, messieurs, vous savez désormais où aller pour vous habiller de la tête aux pieds, de pièces uniques en leur genre ; du moins à Strasbourg !
Goodvibes
66 Grand’Rue, 67000 Strasbourg
Le lundi de 14:00 à 19:00 et du mardi au samedi de 10:00 à 19:00
www.goodvibes.fr
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